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Je vois rouge !
20 mars 2012

" Nous sommes le cri du peuple ! "


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Front de Gauche. Dimanche 18 mars, à l’appel du Front de Gauche et de son candidat commun Jean-Luc Mélenchon,  plus de 120 000 personnes s’étaient rassemblées place de la Bastille à Paris pour réclamer une sixième République. Historique...


Dimanche 18 mars, quatorze heures. 

Dans le wagon, adossé à la porte vitrée, j’aperçois un journal du NPA, « Tout est à nous ». Je ne peux m’empêcher de taquiner le militant quinquagénaire qui le feuillette : « alors, on vient soutenir Mélenchon ? ».  Mon interlocuteur ronchonne. S’il reste attaché au NPA, il l’avoue quand même : « en avril, j’irai voter Mélenchon ». Sur la ligne 2 du métro parisien, les stations défilent : Stalingrad, Jaurès, Colonel Fabien,… Les noms de la grande Histoire guident notre rame jusqu’à son terminus : place de la Nation. Pour tous les militants et sympathisants du Front de gauche, c’est le point de départ du grand rendez-vous de la journée, une reprise de la Bastille pour réclamer haut et fort une sixième République ! 

Quatorze-heure quinze. Au sortir des bouches du métro, quel spectacle !  Une immense assemblée humaine a répondu à l’appel du Front de gauche et s’est déjà étalée sur la place de la Nation. Partout, on s’agite et on s’émerveille de nous découvrir si nombreux. Partout des milliers de visages, de banderoles,  et des pancartes. Pour guider le triomphe de la République, Le génie de la liberté lève fièrement son étendard rouge vers le ciel. Partout des sourires, des discussions, des échanges interminables. Ici, on swingue sur un char de la 6ème république, là on danse au rythme des batteries de quelques clowns musiciens,…

 

1« Le Front de gauche a réveillé la gauche »

Quinze heures. Alors qu’il distribue aux passants des autocollants « place au peuple », nous  faisons la connaissance de Paul Tsouarès, un parisien d’origine congolaise (Brazzaville), militant acharné de la lutte contre la Françafrique et porte-parole du mouvement congolais pour le renouveau. S’il est ici aujourd’hui, c’est parce que « Mélenchon est le seul à lutter contre les paradis fiscaux, le seul qui se bat contre sa conséquence directe, la Françafrique,  en  proposant une autre politique nationale. »

Un peu plus loin, près d’une banderole « nous sommes tous grecs, sans-culotte et citoyens de l’humanité », nous rencontrons Jean-François, la cinquantaine, un treillis sur le dos et le sourire au coin des lèvres. Ancien sympathisant PS, il n’a pas pu s’empêcher de venir participer  à cette reprise de la Bastille. « Mon père était communiste. Jusque là, je soutenais le PS, et puis j’en ai eu marre d’entendre et de subir toujours le même ronron autour des travailleurs pauvres, des étrangers,… Il faut reconnaître que le Front de gauche a réveillé la gauche. Et puis Mélenchon a quelque chose. Qui sait ?  Il pourrait bien se faire élire ! »

Jusqu’à leurs gros sabots !

En poursuivant son périple parmi les innombrables essaims du cortège, on peut admirer les incroyables costumes de participants, bariolés, baroques et appliqués dans le respect du détail historique. Tous des « sans culotte » des temps modernes, arborant fièrement leurs bonnets phrygiens, pantalons à rayures jusqu’à leurs gros sabots !

Seize heures. Alors qu’une foule se presse pour ramasser des2-1 pancartes « Pour une sixième république », d’autres s’agglutinent devant l’impressionnant char théâtral, ou des acteurs rejouent l’histoire de la Commune de Paris de 1871. Partout plane une atmosphère particulière, cette ambiance festive, de celles qui accompagnent les grandes colères mais ou chacun se sent porté par quelque chose d’autre, quelque chose de plus grand. Un espoir, une idée : l’orée du changement... Dans Paris, un dimanche après-midi, c’est vers ce bel horizon que semblent marcher les forces du Front de gauche avec leur programme, «l’Humain d’abord ». 

"Il faut penser le changement et non changer le pansement" 

Parmi les marcheurs, l’émotion et l’enthousiasme sont au rendez-vous. Emotion pour les plus vieux qui voient revivre avec le Front de gauche une idée de la lutte qu’ils ont toujours défendu. Enthousiasme pour tous, de voir quelle immense énergie se trouve ici réunie. Ainsi, pour Goulven, « un breton champenois qui pétille » et Caro, deux militants PCF, ou pour Anne, une sympathisante enthousiaste, la brillante réussite du Front de gauche est de « donner un espoir aux retraités comme aux jeunes ». Goulven résume sa pensée en citant l’auteur, acteur et humoriste Francis Blanche : « Il faut penser le changement et non changer le pansement. »

En marche !

Dans le défilé, on aura manqué Agnès Bihl, spécialement venue 5offrir ses chansons de « rêve général(e) » au Front de gauche. Dommage. Mais à ce moment, nous discutions avec Marlène, étudiante aux Beaux Arts, et Thomas, en fac de philosophie. Si tous les deux revendiquent une tradition familiale de gauche, ce n’est pas la principale raison de leur présence dans le cortège :  « Nous n’avons connu que la droite au pouvoir. Il est temps que ça change ! ».  Et puis, après quelque slogans entonnés ensemble le long du Boulevard Saint Antoine, après l’excitation de la marche et après les cris de joie, viennent les palpitations des cœurs : l’arrivée sur la grande place de la Bastille...

« Ou étiez-vous donc passés ! »

Dix-sept heures. Incroyable ! Magique ! Grandiose ! La place est noire de monde, la colonne de Juillet rougie de bonheur. Un rire tonitruant retentit. Sur les deux écrans géants, le visage d’un Jean-Luc Mélenchon réjoui apparait : « Et ou on était passés ? Ou on était disparus tout ce temps ? On se manquait, on s’espérait, on s’est retrouvés ! ». Les échos des cris d’une foule immense fendent l’air de Paris. Nous sommes près de cent-vingt mille participants , cent-vingt mille ! Impossible d’avancer dans aucune des rues adjacentes qui mène à la Bastille, ou les hauts parleurs retranscrivent les paroles du candidat…

Dix-huit heures. A regrets, nous quittons la place de la Bastille, les prunelles encore ardentes des derniers regards échangés entre camarades. Dans les airs, des ballons « Front de gauche » s’envolent. Avec eux, s’échappent toutes les craintes de voir nos idées reculer. Désormais, plus rien ne se fera sans nous. Plus rien ne se fera sans les multiples, ardentes et joyeuses forces du Front de gauche !

J.Z.

 

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Dicours de J-L Mélenchon, morceaux choisis : 

«Nous allons faire de cette élection une insurrection civique, qui va en se donnant d’abord rendez vous dans les urnes commencer ce jour là, la révolution citoyenne qu’il est nécessaire d’accomplir pour changer en profondeur la vie du peuple qui pâtie, et ouvrir la brèche qu’attend toute l’Europe de son volcan français !»

«(…)La nuit se replie, viennent le temps des cerises et des jours heureux. (…) Nous adressons notre salut fraternel et notre solidarité au peuple grec qui pâtie,  aux espagnols, aux portugais, aux Italiens, à tous ceux qui ont pour l’instant sur leur tête le poids de l’oppression venue de l’abjecte Troïka qui a décidé dorénavant de contrôler chaque peuple, et à qui, parait-il, il faudrait demander la permission de disposer librement de nous.»

«Ici, sur cette place, nous faisons le serment que si c’est nous qui sommes appelés à reconstruire la règle du jeu de notre pays en convoquant la constituante qui est nécessaire, alors, plus jamais une seule délégation de souveraineté du peuple ne sera jamais opérée sans qu’il ait été consulté par voie de référendum. La souveraineté du peuple, telle est la grande question qui dorénavant va occuper toute l’Europe !»

« Vive la sociale ! »

«Cinquante ans après la fin de la guerre en Algérie, je déclare au nom du peuple ici rassemblé : oui la guerre est finie et nous ne permettrons pas qu’on la recommence ici ! Nous sommes une même famille, peuples du Maghreb, peuples et nations arabes, berbères, et nous peuple français. Après le silence des armes, nous devons à nos enfants la paix des cœurs.»

Le candidat du Front de gauche a appelé de ses vœux quelques grands sujets pour l’établissement d’une 6ème république : une stricte parité, l’établissement de la citoyenneté en entreprise, une propriété collective humaine des biens de base tels que l’eau et l’énergie, des droits égaux pour tous les couples au-delà de leurs orientations sexuelles, le droit à l’avortement, la liberté totale de conscience avec une loi sur la laïcité étendue à tout le territoire français, le droit de mourir dignement, la liberté sur internet, l’indépendance d’une justice placée sous le contrôle du parlement, le droit du sol intégral, la planification écologique à travers une règle verte plutôt que la règle d’or,…  «Vive l’humanité universelle, vive la France, vive la république, vive la sociale !». 


 

 

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