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17 octobre 2011

Voyage vers l’hybride

Delphine2


















Expositions. Le 13 octobre, à la Galerie d’art contemporain l’Isba, s’est tenu le vernissage de «Lune rousse», double exposition des travaux de Delphine Gigoux-Martin et de Florence Jou. Au programme: installations plastiques, vidéo, photographiques, dessin,... Deux expositions contemporaines à découvrir jusqu’au 30 novembre. 

A l’Isba, quand on passe la porte d’entrée, on tombe nez à nez avec un chevreuil empaillé qui tire la langue… Ca surprend. Entrée en matière atypique dans l’exposition «Au cul du renard» de Delphine Gigoux-Martin, située au rez-de-chaussée de la galerie. Cette première œuvre montre l’animal en train de régurgiter une forêt miniature prise dans le givre, sensée représenter son habitat. Un temps. Condensé du travail de l’artiste: humour grinçant, monde imaginaire ou l’animal vacille entre poésie et ridicule. Les autres travaux sont du même acabit: dessins à l’encre et au fusain de singes en pleine parade nuptiale, installations mêlant bestioles naturalisées et images animées d’animaux… L’artiste veut aussi user de la pluralité des médium, soulignant le paradoxe créé dans ses œuvres vidéo-plastiques ou l’immobilisme de ses spécimens empaillés, pourtant ancrés dans le réel, se heurte à la vie qui semble se dégager de ses dessins-animées, fantômes projetés vers un autre univers. Travaillant en collaboration étroite avec un taxidermiste (elle dessine les croquis, lui crée les postures), l’artiste nous explique sa démarche: «Par l’animalité, j’ai trouvé un vecteur qui permet de me poser des questions par rapport au plaisir, à la liberté, aux émotions…» Car si son travail montre des souris mortes, un yorkshire un peu dingue ou un renard empaillé qui fait l’autruche pour échapper à son bourreau virtuel de pivert (au cul du renard), c’est surtout le rapprochement avec nos propres comportements et travers d’êtres humains qui interroge…

Un autre univers mais une même approche hybride des médium payvagues4autour du travail de Florence Jou. Poésie, souvenir, voyage: quelques mots qui viennent à l’esprit en parcourant l’exposition «Textimes» située à l’étage de l’Isba. Une galerie de photographies troublantes puisque chacune d’entre elles est en réalité un travail d’assemblage de plusieurs images entremêlées. Là encore, il s’agit de brouiller les pistes…mais pour en dénicher de nouvelles! Par l’œil aguerri de l’artiste, la photo à priori banale d’un plan de cuisine devient bluffante lorsque l’on remarque que les murs se fondent dans le visuel d’une cabine de train. Le paysage d’une promenade bascule vers l’onirique, assemblé à celui d’un port embrumé par les nuages. Alors, entre fiction et réel, surgit un nouveau monde qui porte la tendresse de celui que l’on reconnaît et l’épaisseur de celui qui naît  dans l’imaginaire des poètes. A côté de ces clichés, une installation vidéo est également proposée au visiteur. Mêlant images et textes poétiques, à leur tour agrémentés de sons qu’elle enregistre (sa voix, des fragments de musique,…), l’artiste invite à une réunion des sens pour mieux en capter l’essence. «La poésie, me semble constituer un espace possible en réponse ou en confrontation avec ce réel qui s'aseptise de jour en jour et se trouve déshumanisé par toutes les mutations politiques et sociales. Dans chacune de mes images, dans mes textes, comme dans les sons que j'importe, mon intention est de proposer un lieu qui soit traversé et habité par le sujet, en réaction à l'objectivité manifeste, la transparence ou la neutralité revendiquée par certains artistes.»

La galerie est ouverte du jeudi au samedi de 12h à19h et sur rendez-vous. L’Isba, 19, avenue des Palmiers, 66000 perpignan. Infos: 04 68 59 41 18 ou lisba.fr

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